Un concert magistral

Un concert magistral

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Un ensemble vocal prestigieux, une église à l’acoustique remarquable, un répertoire novateur et éclectique, il n’en fallait pas plus pour faire de ce 3ème concert « Aux choeurs de l’été » un merveilleux spectacle.

Acteur incontournable de la vie musicale en Alsace, la Maîtrise des garçons de Colmar, fondée et dirigée par Arlette Steyer, a acquis une notoriété internationale.

Riche d’un vaste répertoire faisant la part belle à des musiciens contemporains, mais évoluant aussi à travers les pays et les âges, magistral dans le chant sacré comme dans la chanson populaire, le choeur, d’une soixantaine d’interprètes, a su transmettre émotion et fraîcheur à un public nombreux et enthousiaste.

En ouverture, l’Alleluia de Pierre Calmelet, variation sur une mélodie ancienne, inonde l’église de toutes parts. Les voix s’élèvent progressivement, se transforment, disparaissent, reviennent. Elles semblent innombrables, différentes, elles se superposent… Chacune a sa place sans gêner les autres.

 » Ave Maria », de Javier Busto (formé à la direction chorale avec Erwin List) est entonné par les voix cristallines des enfants, les adultes font écho. C’est une musique tout en nuances, qui parle au coeur.

« O salutaris hostia », du Lituanien Miskinis, un morceau plein de fraîcheur, devient une gazouillante volière de sopranos.

Puis, un air médiéval, « Sancta Maria, strela do dia », scandé par un tambourin, évoque les troubadours ou les bergers de la crèche. Cette pièce, tirée d’un des plus importants recueils de chants de littérature médiévale en Occident, a été rédigée sous le règne du roi de Castille, Alphonse X, dit Le Sage.

Vieilles chansons françaises, refrains connus qu’on écoute avec plaisir, joyeux mélis-mélos de paroles et de bruitages, mélodie amérindienne, évasion en Estonie… un florilège musical qui explore un vaste répertoire compose la partie profane du concert.

Les murmures mélodieux de la berceuse « Fais dodo le petit Pierrot » s’éteignent doucement pour laisser la place à « Nous n’irons plus au bois » dans une interprétation pleine de fraîcheur. « Bullerengue » entraîne le public vers le style musical des Caraïbes et de la Colombie, mille voix résonnent, les doigts claquent, les pieds frappent. « Return to joy », une composition australienne, clôture le programme prévu qui sera prolongé par 3 reprises sous les ovations d’un public conquis.

Une soirée qui fera date dans les annales « Aux chœurs de l’été » !

Lucienne Fahrlaender