12 Sep Réseau de chaleur avec bois énergie
Comment réduire sa facture de chauffage tout en réduisant son impact environnemental ? En utilisant notamment la ressource principale de Breitenbach : le bois. C’est le choix de la famille Lauler (ferme Lindgrube) qui nous présente, ici, sa chaufferie fonctionnant au bois déchiqueté qui, couplée à un important réseau de chaleur, permet de chauffer leurs différents logements personnels et professionnels.
Genèse
À partir de la réflexion sur un chauffage au bois de deux chalets, la famille LAULER confie une étude à Alter Alsace Energies qui conclut à la faisabilité d’un chauffage au bois par réseau de chaleur de l’ensemble des bâtiments : deux maisons d’habitation, deux gîtes, deux chalets et la laiterie.
Aspects techniques
Le matériel retenu est une chaudière de marque Bavaria (Allemagne, Bavière) après avoir visité la Foire d’Offenburg.
Sa puissance est de 100kw et son rendement est supérieur à 90 %. Elle accepte des copeaux contenant jusqu’à 65 % d’humidité.
Trois ballons d’eau chaude dédiés (3000 l et deux de 750 l) plus les ballons d’eau chaude sanitaire permettent le stockage de la chaleur.
Des tuyaux isolés et enterrés d’une longueur totale d’environ 200 m partent de la chaufferie pour distribuer l’eau chaude aux divers bâtiments (la distance entre la chaudière et le bâtiment le plus éloigné étant de 100 m).
Le réseau de chaleur a été enterré en automne 2007. La chaufferie a été construite et installée entre mai et septembre.
Fonctionnement
Le bois est récolté en forêt privée, puis, après avoir été transportées, les grumes sont broyées par une entreprise spécialisée, directement dans le hangar de stockage.
Ensuite, les copeaux sont amenés automatiquement à la chaudière par une vis sans fin.
Coûts
Le coût de l’installation complète a été de 170 000 € , mais pour ce type d’installation, les propriétaires ont pu bénéficier d’une aide importante de l’État et du Conseil Régional de 77 000 €. Le temps de retour sur investissement attendu est de 12 ans.
Extrait principalement d’une forêt privée, le bois est donc bon marché, ce à quoi il faut ajouter les coûts liés à l’entretien et au fonctionnement du matériel de coupe et de transport.
Enfin, le coût de déchiquetage par une entreprise spécialisée est d’environ 6 euros/m3.
Avantages
Le bois déchiqueté offre tout le confort de l’automatisme : une vis sans fin, située sous le tas de copeaux, assure l’approvisionnement continu en combustible. Après combustion, l’extraction des cendres se fait également de façon automatique.
Parallèlement, le bois est une énergie propre (le bois brûlé ne dégage pas plus de CO2 que s’il se décomposait naturellement en forêt).
C’est également une source d’énergie parmi les moins coûteuses, notamment dans le cas de la Famille Lauler qui dispose d’une forêt privée qui se régénère suffisamment vite.
Enfin, en passant des bûches (ancien système de chauffage) aux copeaux, le temps consacré à la préparation du bois a été divisé par trois. Le déchiquetage étant réalisé rapidement (environ une journée pour le stock annuel), le reste de l’entretien consiste à pousser régulièrement les copeaux vers la vis sans fin et d’épandre les cendres produites, qui sont ainsi recyclées (les quantités sont très faibles du fait du haut rendement de combustion de la chaudière).
Contrainte
La principale contrainte de ce système est le volume de stockage nécessaire très important : le hangar de la famille Lauler permet de stocker jusqu’à 250 m3, pour une consommation annuelle estimée à 200m3.
Néanmoins, son intégration au paysage peut tout à fait être exemplaire. C’est notamment le cas ici où, sans dépareiller des autres bâtiments, l’imposante chaufferie se fond très vite derrière la végétation, dès que l’on s’éloigne un peu.
Remarques supplémentaires
Les deux anciennes chaudières (fuel, 25kW et bois, 35kW) ne fonctionnent pas, mais elles sont restées reliées au réseau et permettraient ainsi de pallier un incident sur la chaudière bois-énergie principale, en prenant le relais temporairement.
Les travaux ont été retardés de deux ans pour des problèmes d’urbanisme (avis de l’Architecte des Bâtiments de France, zonage et règlement du PLU).