Réception des travaux de l’orgue

Réception des travaux de l’orgue

1-Orgue restauréRichard Dott, facteur d’orgues a présenté le résultat de son travail au maître d’ouvrage, Marc Baumann, au maire, au président du Conseil de Fabrique et à l’organiste. D’autres membres de la municipalité et dudit Conseil étaient également présents.
Ce fut l’occasion pour le professionnel de détailler les étapes du chantier. Après la dépose et le dépoussiérage minutieux de chaque tuyau, le démontage de toutes les touches des claviers et du pédalier, le remplacement des pièces usées (comme les feutres souvent mangés par les mites), vint la phase d’accord et d’harmonisation.
« On commence par remonter le grand jeu, puis on accorde le prestant, base de l’accord de tout l’instrument. C’est le jeu de référence, tout l’équilibre acoustique dépend de lui, il joue le rôle du diapason », commente Richard Dott. Et pour les mélomanes, il précise qu »ici, le La du diapason est à 435 Herz à 15° ». Pour les néophytes, plus simplement, « c’est la hauteur du son par rapport à la température. Plus il fait chaud, plus le son est aigu, l’air devient plus dense, les vibrations se transmettent plus vite. La vitesse du son dépend de la densité de l’air ». Cette étape demande une journée de travail et comme pour les autres jeux, l’accord se fait uniquement à l’oreille. Chaque tuyau est accordé. Difficile? « Apprenti, je tenais le clavier à ceux qui accordaient. Maintenant, ça devient automatique! C’est une question d’expérience. En accordant, je peux penser à autre chose, comme à mes prochaines vacances! » et d’ajouter, modeste,  » tout le monde peut entendre si un tuyau chante faux! ». L’outil utilisé est l’accordoir, en métal, de forme conique d’un côté, en entonnoir de l’autre. Il permet d’évaser ou de fermer très légèrement les tuyaux. « Ceux-ci sont en étain, un métal très mou. On travaille uniquement sur la longueur des tuyaux, plus un tuyau est long, plus le son est grave. »
L’harmonie, elle, est affaire de construction, de disposition et d’enchaînement des sons. « Comme dans une chorale ou un orchestre, le timbre doit être correct, il faut que l’ensemble des tuyaux sonnent proprement. Je joue un peu le rôle du dirigeant ou du chef d’orchestre. » Ce travail d’accord et d’harmonie aura tout de même duré un mois, monopolisant 2 personnes.
Et le facteur d’orgues prévient: « Nous, on entend tout! Si quelqu’un touche à quelque chose dans l’orgue, je m’en rendrai compte! ».

Lucienne Fahrlaender