08 Mai Promenade dans la vallée
Breitenbach n’est pas le centre du Monde… quoique… Aujourd’hui, en pleine saison des orchidées, je vous invite à sortir quelque peu de notre village préféré pour en explorer les alentours… Concernant les orchidées, je vous ai déjà présenté celles qui colorent nos prés et talus : l’orchis mâle, désormais défleuri, avec ses hampes florales élancées et très colorées (photos 1-2), ainsi que la céphalantère à longues feuilles et ses magnifiques épis blancs (photos 3-4) qui prospèrent en lisière ou à l’ombre des bosquets. Ces dernières sont toujours en pleine floraison, en amont du village sur les talus, mais surtout dans et autour d’Espace Nature (vigne, rucher-école) où j’en ai dénombré plusieurs centaines, toutes plus belles les unes que les autres, et toujours de taille respectable (jusque 50 à 60 cm de haut).
À cette heure, c’est également la fin de floraison de l’Orchis morio, jolie et précoce orchidée pas encore vue à Breitenbach, car elle préfère certainement les prairies plus sèches. De petite taille, elle se reconnaît par un labelle souvent très étalé, blanchâtre à rose, ponctué de taches mauves, sous un casque joliment strié de vert, ce qui lui vaut son appellation française d’orchis bouffon, en référence au costume bariolé de ces personnages médiévaux (photos 5 à 8). L’Orchis morio est fréquent à Triembach (prés à l’embranchement du chemin du Sauloch), à St Maurice et sur un site dont nous reparlerons, les 3 prairies de part et d’autre de la route après la bifurcation vers Blienschwiller.
Depuis une quinzaine de jours, on voit pointer les hampes florales très colorées et pyramidales de l’Orchis majalis (= orchis de mai), aux teintes pourpre vif. Le néophyte la reconnaîtra à son labelle décoré de lignes et courbes (photos 9 à 11), contrairement à mascula et morioqui sont ponctués. Ses fleurons sont en outre séparés par des bractées (petites feuilles pointues) bien visibles. L’Orchis majalis est largement présent dans l’avant-vallée, mais nous en possédons un site majeur, une station remarquable sur les hauts de St Maurice où, sur 1 ou 2 ares de prés, on en dénombre plusieurs milliers !
Ce même site, outre morio et mascula déjà fanés, connaît également la présence d’une autre orchidée, l’Orchis brûlé (Néotinea ustulata), de taille réduite cette année en raison de la sécheresse. Sa hampe porte de très nombreux et minuscules fleurons blancs, irrégulièrement piquetés de points rougeâtres du plus bel effet (photos 12 à 15). Au sommet de l’épi, les boutons floraux encore fermés sont de couleur marron-brun, suggérant ainsi la couleur « brûlée » qui lui vaut son appellation française.
Ustulata , tout comme mascula, morio et majalis , est bien présente au croisement de Blienschwiller , en particulier en lisière nord de la prairie. Ce site, assez remarquable, possède une 5ème espèce d’orchidée, l’Orchis grenouille (Coeloglossum viride), beaucoup plus rare, en tout cas bien plus discrète, car entièrement verte, tige, feuilles et fleurons ! Elle est par conséquent délicate à démasquer dans la verdure des prés maigres, son biotope de prédilection. Dans cette station, nous en avons malgré tout recensé quelques dizaines, regroupés en 3 ou 4 individus de part et d’autre de la route. Avec un minimum d’imagination, on pourra effectivement trouver une ressemblance avec une grenouille verte.
Dans un prochain article, nous élargirons encore quelque peu notre rayon d’action en allant visiter quelques sites alsaciens bien connus des orchidophiles, pour découvrir d’autres beautés que vous aurez peut-être plaisir à découvrir, en images, ou mieux encore en y programmant une sortie dominicale…
