10 Avr Petites fleurs
Le printemps, favorisé par une semaine de soleil radieux, s’est installé pour de bon et les floraisons se multiplient. Nous avons déjà évoqué les anémones des bois qui s’étalent désormais en jolis parterres (photos 1-2-3), et les primevères qui colonisent prairies humides, vergers et lisières (photos 4-5). On ajoutera les minuscules pâquerettes (Bellis perennis) qui ne supportent que l’herbe rase et prolifèrent donc dans les pelouses bien tondues (photos 6-7-8). Elles se révèlent particulièrement photogéniques lorsqu’elles s’habillent de touches roses (photos 9-10). Sur les talus apparaissent déjà les premières fleurs de la fraise des bois (Fragaria vesca), prometteuses de savoureuses récoltes (photo 11). Au bord des chemins, dans les jardins pas encore retournés, d’autres « mauvaises herbes » éclosent sans retenue. J’avoue ne pas avoir cherché à les identifier, avis aux botanistes persévérants ! (photos 12-13)
En cette fin de mois de mars, voici que fleurissent également les timides violettes. Nous en avons déjà parlé, vous vous en souvenez ? C’était en vous présentant quelques beautés de la flore du Champ du Feu où pousse sa cousine, l’emblématique et multicolore pensée des Vosges (Viola lutea) (photos 14-14-16). Rappelez-vous, il n’est pas très difficile de les différencier ? Outre leurs biotopes bien distincts, on retiendra que toutes les deux possèdent 5 pétales : chez la pensée, 4 dressés et un seul tombant (photo 17), chez la violette 2 pétales dressés et trois orientés vers le bas (photo 18). La famille des violettes possède de nombreuses espèces, plus ou moins colorées, plus ou moins odorantes. Il existe même des violettes… blanches !, soit des variétés décolorées, soit une espèce naturellement immaculée (Viola alba) qui, il est vrai, se limite aux coteaux calcaires du vignoble, ici au Hohliesel de Rosenwiller (photos 19-20).
Notre violette de ce jour (Viola odorata) est encore abondante dans notre village où ses biotopes de prédilection restent bien conservés. Elle abonde à mi-ombre, sur les talus de bord de chemin ou en belles touffes sous les arbres fruitiers des vergers hautes-tiges (photos 21-22). On n’aura donc guère de mal à la trouver. Le chercheur peu doué ou débutant pourra, le cas échéant, faire appel à des animaux spécialement dressés (photo 23).
Viola odorata fait partie de ces fleurs qui étaient régulièrement cueillies pour alimenter la pharmacopée familiale (nous consacrerons prochainement un article à ces plantes dites médicinales). Cette discipline connaît actuellement un nouvel essor, stimulé par le retour croissant vers les valeurs naturelles et biologiques, ainsi que par une littérature de plus en plus nourrie. La violette s’utilise essentiellement en infusion, après avoir été cueillie tôt le matin et rapidement séchée pour conserver ses principes actifs. Elle soigne alors les affections hivernales de la gorge et des voies respiratoires. Toux, bronchite, angine… et, de plus, son parfum suave vous enchantera !