13 Juin L’Ete en chansons au temple du Climont
Un Doux Regard
Ensemble de flûtes Renaissance
Inspirée de la rencontre des flûtistes Martine Fleith, Rachel Mathis, Isabelle Sainte-Marie et Alan Cowderoy en 2005, la création de l’ensemble relève d’un désir commun de faire découvrir cette formation originale qu’est le consort de flûtes traversières à la Renaissance.
Au même titre que d’autres instruments (violes, flûtes à bec ou bandes de hautbois et bassons), les flûtes étaient jouées en famille, généralement composée de trois instruments de tessiture moyenne (flûtes ténors en ré) et d’une flûte basse (en sol). Il arrivait parfois que l’on y joigne un dessus (en la ou en sol).
Le répertoire de l’époque, toujours vocal au départ, autorisait et encourageait même l’usage des instruments, ce qui offre aux interprètes une large palette stylistique. Musiques sacrées ou profanes, chansons ou danses, l’Europe entière fournit la musique adaptée à cette formation à laquelle peuvent aussi se mêler chanteurs et autres instruments.
Alors qu’aujourd’hui beaucoup de flûtistes s’intéressent aux flûtes anciennes, rares sont les formations constituées qui revendiquent le statut de véritable consort de Flûtes Renaissance. La recherche d’un répertoire original guide la démarche d’Un Doulx Regard qui espère bien conquérir le public en l’associant à son univers.
L’été en chansons
Pour ce programme, Un Doulx Regard a choisi d’interpréter des chansons d’amour, écrites en langues vernaculaires au travers d’un parcours européen. Jusqu’ici plutôt centré sur les répertoires français et italiens, l’ensemble explore également les chansons flamandes. La transmission des voix aux instruments (en particulier aux flûtes, proches de la voix humaine) offre une lecture très pertinente des différents styles de composition nationaux.
Les langues au XVIè siècle ne sont pas encore fixées et évoluent au détriment de l’usage du latin dans la littérature profane. Les patois locaux ont peu à peu disparu durant la fin du Moyen-âge ( les chants de troubadours sont écrits en dialecte) au profit de langues nationales en pleine évolution. Le latin se rétracte essentiellement dans les sciences, le droit et la religion et les langues nationales s’ancrent peu à peu comme langues de culture, de poésie, de communication et d’échanges.
Les musiciens du XVIè siècle vont illustrer cette évolution dans l’art de la chanson, forme musicale qui va servir de laboratoire pour des compositions plus élaborées. Les voyages et échanges culturels entre les différentes cours d’Europe, permettent aux musiciens de développer leurs langages musicaux et de les adapter aux langues en devenir.
Nostalgie et mélancolie s’entremêlent pour nous parler d’amour en flamand, en italien et en français. Tous ces sentiments seront contrastés par la légèreté des danses bondissantes et joyeuses, élégantes et nobles, car au XVIè siècle on « dansait aux chansons »…. Une invitation à pénétrer dans un univers peu connu et à découvrir les sonorités douces et subtiles des instruments d’époque…..