07 Oct Le Rallye de France côté coulisses
Cent vingt cinq bénévoles venus de Rhônes-Alpes, des spectateurs venus de toute la France et d’Europe, c’était hier à l’occasion du passage du Rallye de France à Breitenbach, village qui figurait pour la première fois sur le tracé de la course.
« Une délégation de la gendarmerie vient de passer sans prévenir, une Clio et trois fourgons, certainement la relève. Ils ne se sont pas annoncés. Je veux connaître exactement leurs points de passage ». C’est Thierry Héritier, de la fédération Rhône-Alpes de la FFSA (Fédération française du sport automobile), directeur de course de l’ES 1, qui communique avec ses adjoints sur le parcours du Rallye de France, en ce vendredi d’étape à Breitenbach.
125 bénévoles de cette fédération, tous licenciés en sport automobile, sont les officiels de cette étape. « On travaille plus qu’en semaine, on fait 35 heures en trois jours. On est là pour se faire plaisir ». La même équipe sera sur les spéciales 10 et 13. «Pour la 2, c’est la Bourgogne/Franche-Comté, pour la 3, c’est la région PACA. Il y a des représentants de toutes les régions. Nous logeons à Belambra, à Albé ».
Nathalie Perrin, du même comité, a une licence de chronométreur. Elle donne le départ : par une croix figurée avec les mains, elle indique aux pilotes les 30 dernières secondes avant le top, le concurrent a les yeux rivés sur l’horloge, à 0, c’est le départ.
Plus bas, des Lyonnais reçoivent les concurrents pour un contrôle horaire. Ils vérifient s’ils n’ont pas dépassé les 111 minutes autorisées depuis Strasbourg, contrôlent leur équipement (casque, gants, harnais). Un pointage à leur heure de sortie du stand, les pilotes ont alors trois minutes pour se préparer au départ.
C’est au même endroit que s’annoncent les voitures qui noteront les éventuels changements sur le parcours entre les deux spéciales. Chaque équipage, parmi les douze premiers, envoie un véhicule en reconnaissance.
Ravis de l’accueil
Quant aux spectateurs, venus de toute la France et d’Europe, ils se sont tous déclarés enchantés par l’accueil chaleureux du village, la parfaite organisation des buvettes et de l’aire de camping, la beauté des paysages et, bien sûr, le temps magnifique.
La plupart des camping-caristes suivent le rallye de bout en bout, et sont des habitués du sport automobile. Ils sont plus d’une trentaine : Allemands, Autrichiens, Italiens ou venant des départements 37, 70, 69, 60, 33…
Les Belges Philippe et Anne-Marie donnent leur avis : « Nous sommes ravis de l’accueil, les prix sont attractifs ! Mais nous sommes très déçus par la sécurité drastique. La région est boisée, les espaces publics peu nombreux, le nombre de spectateurs admis réduit aux emplacements autorisés. Ils vont tuer le rallye ! ». Francine et Marcel, de Nantes, sont « surpris de l’accueil, des équipements. C’est impeccable, les gens sont très sympas ».
Incontestablement, toutes les personnes qui ont participé aux préparatifs et au déroulement méritent un grand coup de chapeau !
Depuis le début de la semaine, les bénévoles n’ont pas chômé à Breitenbach, tout est fin prêt pour l’événement. Et dès 6 h du matin, la plupart sont sur le pied de guerre ; certains ont monté la garde durant la nuit !
Ce qui frappe dès l’approche du point de départ, c’est l’impressionnant dispositif de sécurité et de secours déployé. Uniformes de gendarmes, de pompiers, de secouristes, d’ambulanciers, gilets orange ou verts du service d’ordre, avec véhicules à l’appui sont présents en masse. Les hélicoptères sont là, en renfort.
Le public arrive peu à peu. Café et petits pains proposés à la buvette connaissent un joli succès. Après 8 h 30, l’espace se vide, personne ne veut rater le premier départ. À tout seigneur, tout honneur, c’est Sébastien Ogier qui ouvre le bal. Rugissement du moteur, signal du chronométreur, coup d’accélérateur, c’est parti ! Premier virage à droite pris tout à l’extérieur et l’on entend déjà la même pétarade qui suit… C’est le tour du Finlandais Latvala, le virage est négocié différemment.
97 équipages vont se succéder. Les pneus crissent, les gravillons volent, on cherche à reconnaître les pilotes, quelques dérapages maîtrisés, bruits de moteurs qui se perdent dans la montagne, c’est l’ambiance rallye.
Retour au calme après le passage, sirène hurlante, de la voiture-balai. La nouvelle arrive : Ogier a perdu du temps. Mais qu’importe. Pour le 2e passage, c’est l’affluence ! La sécurité a fort à faire pour canaliser motards et piétons. Tout rentre dans l’ordre, le spectacle peut reprendre !
Lucienne Fahrlaender
Article publié dans l’Alsace du 4 octobre