29 Avr La saison du blanc
Cela n’aura échappé à personne, surtout pas aux habitants de Breitenbach ! Le printemps, brutal et remarquablement chaud avec des températures inhabituellement proches de 25 °C, a provoqué une floraison massive, mais aussi très éphémère des arbres fruitiers (espérons que nos amies les abeilles auront eu le temps de réussir une bonne pollinisation !). On le sait, ces derniers constituent une composante majeure des paysages de notre village. Breitenbach est fier d’une longue Histoire en la matière et s’enorgueillit, à juste titre bien sûr, d’être le fief de l’arboriculture et de la distillation dans notre chère vallée.
À tout seigneur, tout honneur. Le cerisier (issu du greffage de variétés sélectionnées sur des souches de merisier sauvage) fournit un fruit qui est particulièrement prisé pour la distillation du kirsch, spécialité locale fort renommée depuis le 18ème siècle. La petite cerise noire à gros noyau et queue courte (Kurtzstehlele , séchée pour la pharmacopée traditionnelle) connaît également d’autres usages : tartes, crêpes épaisses, confitures, cerises au kirsch…
Comme nous l’avons déjà précisé, la floraison a été fulgurante. Le 23 mars (photo 1), les bourgeons étaient encore complètement clos, le 28 mars (photo 2), le vert commence à pointer, le 31 mars (photo 3), les fleurs apparaissent. Dès lors, sous un chaud soleil, les vergers se parent à l’unisson d’un blanc immaculé avec les premiers jours d’avril (photos 4-5-6-7).
Toujours dans le blanc, ce sont les mirabelliers et quetschiers qui prennent le relais (photo 8). Là aussi, distillation et pâtisserie seront à la fête. Plus rares sont les poiriers dont les fleurs, du moins leurs étamines, apportent une touche de couleur (photos 9-10). Outre l’eau-de-vie, la poire était jadis séchée en quartiers à four doux (comme d’ailleurs les quetsches) pour livrer ces fruits secs qui, une fois réhydratés dans l’alcool, contribuaient à la confection des gâteaux de Noël.
Encore plus colorées sont les fleurs du pêcher (photos 11-12). L’arbuste était jadis fort répandu, en particulier dans les vignes, avec des fruits sanguins à maturité tardive et au goût incomparable qui donnait des conserves étonnantes au sirop coloré. Les vignes ont quasiment disparu (nous y reviendrons dans un prochain article), les pêchers également, d’autant que leur longévité n’est pas très grande.