01 Sep Formation apicole 2013
Article publié dans les DNA
Dix-huit élèves apiculteurs — hommes, femmes, couples, mais aussi jeunes — ont suivi depuis le mois de février un cycle de formation à l’apiculture.
Cette formation, ouverte à tous, proposée par le Syndicat des Apiculteurs de la Vallée et dispensée bénévolement par Jean-Pierre Maisset, s’est déroulée en 2 temps : 6 cours théoriques et 6 cours pratiques; ces derniers ont eu lieu soit au rucher-école de Breitenbach, soit à Neuve-Eglise, aux ruchers du formateur. Les élèves, venus de la vallée, mais aussi de Strasbourg ou de Colmar, ont versé une participation minime pour le matériel nécessaire. Le samedi 17 août marquait le terme du cycle, avec la remise à chaque individuel ou à chaque couple d’un rucher subventionné par le Conseil Régional. Et si cette ruche passe l’hiver, elle sera, l’année prochaine, une ruche de production.
Toutes les facettes du métier d’apiculteur ont été abordées : législation, connaissance de l’abeille, anatomie, évolution, traitement des maladies, analyse des produits de la ruche, extraction, conditionnement et stockage du miel, les différents formats de ruches.
Il y a quelques années encore, la ruche la plus utilisée chez nous était la ruche alsacienne ou ruche Bastian, du nom de son inventeur, un pasteur. Utilisée dès 1868, elle s’est propagée en partie grâce aux curés. Bien adaptée à la région, elle a un très bon rendement, mais est délicate en temps de transhumance. Actuellement, la ruche Dadant est la plus répandue. D’autres formats de ruches : Langstroth, Zander, Warré (mise au point par un curé), des noms qui parleront aux connaisseurs. La transhumance permet de transporter les ruches en d’autres endroits pour obtenir des miels différents, comme du miel de fleurs ou d’acacia. Le SMICTOM mettra dès l’année prochaine de nouveaux terrains à la disposition des apiculteurs. Toutes les variétés de miel ne se récoltent pas au même moment : pour le miel d’acacia, c’est à la fin mai; le tilleul, comme le châtaignier, après le 15 juin; le sapin, après le 14 juillet. Ce dernier miel est d’ailleurs le plus délicat à obtenir, car il ne provient pas d’une fleur; il nécessite le concours d’un puceron spécifique et une météo favorable. Malgré le démarrage tardif, 2013 a été une bonne année pour le miel.
La dernière séance expliquait les principes du nourrissement automnal des abeilles et du nettoyage de la ruche. Actuellement, on ne peut pas avoir de ruche de production sans traitement, notamment contre le varroa, un acarien qui parasite les ruches. Une nourriture de printemps, stimulante, donnera des ruches plus fortes.
Tous les élèves ont bien l’intention de mettre leurs connaissances en pratique. « C’est fascinant de voir le travail d’une bête de cette taille, l’organisation très sophistiquée d’une ruche ! En une nuit, les abeilles construisent un rayon sur une base ». Clément, 15 ans, même s’il est le plus jeune, n’est pas le moins motivé !
André Kammerer, le président du syndicat ajoute : « En 1975, quand j’ai commencé, il n’y avait que des papys ! Maintenant, l’apiculture se féminise (parmi les élèves, on compte 8 femmes) et attire beaucoup les jeunes. » Les abeilles ne chômeront pas dans les prochaines années !
Fahrlaender Lucienne