Bouquet de rentrée

Bouquet de rentrée

L’été est passé, on ne l’aura même guère remarqué, tellement il fut pluvieux ! Les enfants ont repris le chemin d’une école toute pimpante dans sa nouvelle livrée bleue… Pour le naturaliste, l’année est loin d’être achevée (même si les orchidées ont entamé un long sommeil jusqu’au printemps prochain). J’aurai très prochainement l’occasion de parler des beautés colorées et parfois savoureuses de nos vergers, des lisières, des haies et friches qui recèlent bien des trésors esthétiques et gustatifs pour qui sait y être attentif… sans oublier la vigne, à laquelle sera consacré un article spécifique.

Mais mon coup de coeur de cette rentrée est purement esthétisant, je l’avoue ! Nos jardins (n’oublions jamais qu’ils font totalement partie de la biodiversité pour peu qu’ils ne soient pas noyés sous la chimie) possèdent bien souvent quelques touffes ou une rangée de dahlias qui sont actuellement en pleine floraison, même si leurs lourdes fleurs sont parfois malmenées par la pluie. Le dahlia, une fleur quasiment banale pour nous, souvent synonyme de Corso fleuri à Sélestat, où, comme il fut un temps à Gerardmer pour les jonquilles, on sacrifie des centaines de milliers de fleurs pour un éphémère défilé… pour ma part, vous aurez deviné que je préfère les voir dans la nature !

Un magistral ouvrage, « Histoire de légumes » (M.PITRAT et C.FOURY, Ed. de l’INRA), nous apprend que le dahlia, originaire d’Amérique Centrale et de Colombie, a été introduit en Europe en 1788… comme légume ! On consommait en effet ses tubercules, et quelques décennies plus tard, « Le Bon Jardinier » le donnait encore comme consommable. Mais la beauté de ses fleurs le confina rapidement à la décoration des jardins et parcs, même si sous nos latitudes il faut chaque automne déterrer ses tubercules pour les faire hiverner à l’abri du gel. Aujourd’hui, ce sont des milliers de variétés horticoles de toutes formes et toutes couleurs qui sont produites et commercialisées.

Leurs couleurs vives ont ainsi attiré l’oeil du photographe et, au coin d’un jardin, s’est révélée toute la palette de leurs teintes, parfois éclatantes, souvent subtilement nuancées (photos 1 à 7). L’objectif macro et un coup de flash, à défaut de soleil, ont permis de découvrir plus avant leur intimité et de découvrir ainsi des détails et des formes à peine perceptibles à l’oeil nu (photos 8 à 18). C’est ce vivifiant bouquet d’automne que j’ai plaisir à vous offrir pour cette rentrée… et n’oubliez pas de les regarder désormais d’un oeil différent !