24 Oct Avec ou sans ail ?
Parfois il faut savoir se lever un peu plus tôt que d’habitude, comme en ce dimanche matin largement ensoleillé qui prolonge l’été indien que nous connaissons depuis deux semaines. Dans les heures matinales, une abondante rosée fait encore scintiller chaque brin d’herbe (photo 1) et quelques rares fleurs qui persistent encore dans les prés, telles ces dernières campanules (photo 2) ou une centaurée (photo 3) au bouton à la curieuse allure d’ananas (photo 4). Précisons que le photographe n’a évidemment pas eu recours au brumisateur, accessoire souvent utilisé pour recréer des gouttelettes !
Mais la sortie du jour avait pour but de rendre visite aux champignons des prés et de proposer quelques angles inédits pour montrer, si besoin était, qu’on peut aussi les apprécier autrement que dans une omelette ou en poêlée avec ail et persil.
Dans les pâturages, il n’est pas rare d’apercevoir, même de loin en raison de sa grande taille (photos 5-6) la coulemelle ou lépiote élevée (c’est le même champignon : Macrolepiota procera). Elle est parfaitement comestible, et recherchée par les cueilleurs. On la ramassera bien fraîche, lorsque ses lamelles sont encore bien blanches et nacrées. On pourra alors prélever son large chapeau et le préparer tout entier à la poêle, pané avec oeuf battu et chapelure. Cette année, il y en a un bon nombre, mais le soleil ardent et la chaleur inhabituelle ont bien souvent fait tristement flétrir les chapeaux, leur donnant des allures de pagodes asiatiques (photo 7). Je vous en propose néanmoins une série de vues détaillées… peau, lamelles, collerettes (photos 8 à 21).
Non loin de nos coulemelles, sous un arbre, car elle vit en symbiose avec eux, l’attention visuelle est rapidement captée par les tons chatoyants de l’amanite tue-mouches (Amanita muscaria) au chapeau rouge vif lorsqu’il est frais, parsemé de petites verrues blanches ressemblant fort à des meringues (qui sont en réalité les vestiges d’une épaisse peau qui enveloppe ce champignon au début de sa pousse). La tue-mouches possède la réputation d’être très toxique, voire mortelle ; il faudrait en réalité en consommer de grosses quantités pour qu’elle le soit réellement. Certes indigeste, elle est surtout euphorisante et hallucinogène, et d’ailleurs consommée comme telle par les éleveurs lapons qui en avaient observé les effets sur leurs rennes. Mais loin de moi l’idée de vous encourager à tenter l’expérience ! Contentons-nous d’admirer sa spectaculaire et photogénique beauté, qui en a fait le symbole du champignon (photos 23 à 28).