1er mars 2011

1er mars 2011

Nos villages, et Breitenbach en premier lieu soyons chauvins, ont le privilège de posséder nombre de jardins qui recèlent, eux aussi, beaucoup de richesses naturelles qu’il ne faut pas négliger. On laissera de côté, pour l’instant du moins, les potagers encore endormis pour explorer ces petits jardinets qui décorent souvent l’avant des maisons. Et c’est en plein hiver que l’on y trouvera des floraisons inattendues en cette saison ! Il est vrai qu’après une entrée tonitruante, l’hiver semble avoir rapidement rendu les armes, et la douceur de février a précipité la reprise de la végétation. Même si cela peut sembler étonnant, les froidures de l’hiver (qui, rappelons-le, ne s’achève qu’au 21 mars) fait également fleurir quelques plantes, plus ou moins indigènes il est vrai..

Qui ne connaît la fameuse « Rose de Noël » ? Il s’agit en réalité de l’hellébore, dont l’une ou l’autre espèce croit à l’état spontané sous nos latitudes. Dans nos jardins, on en trouvera surtout des variétés horticoles, ou alors Helleborus viridis sous sa forme subspontanée. On appelle ainsi des variétés introduites et cultivées qui arrivent à se maintenir, voire à se développer autour de leur lieu de culture. Toujours est-il que l’hellébore, avec ses fleurs blanches ou roses (photos 1 à 3), parfois un peu abîmées par les intempéries, se révèle des plus décorative et apporte une touche d’esthétique en une saison encore hostile…

L’hellébore précède dans sa floraison un grand classique de nos jardins, voire des pelouses où elle s’étale sans scrupule, le traditionnel perce-neige (Galanthus nivalis) (photos 4-5-6) qui, comme ce matin de février, peut parfois justifier son appellation (photos 7-8-9). Il reste toutefois le pâle cousin de la nivéole sauvage à laquelle nous consacrons un autre article.

Le perce-neige est parfois accompagné de l’une ou l’autre plante justement acclimatée pour sa floraison précoce, comme Bergenia crassifolia (photo 10) dont on trouvera un bel exemplaire à Espace Nature. Si ses feuilles larges et souvent abîmées sont peu esthétiques, son bouquet floral central est de toute beauté (merci à Béa et Stéphane pour l’identification).

Quelques rares jardins possèdent une autre plante à floraison hivernale, minuscule certes, mais dont la couleur jaune vif la fait forcément remarquer. Il s’agit en l’occurrence de l’éranthe (Eranthus hyemalis) (photos 11-12-13) ou hellébore d’hiver, elle aussi subspontanée. Elle est présente en Alsace depuis le Moyen-Age , introduite dans les jardins des châteaux-forts (s’Schloss bluemela). Elle se maintient d’ailleurs autour des ruines du Landsberg au pied du Mt Ste Odile , et a été recueillie dans quelques jardins. Ses feuilles « palmées » surmontées d’une fleur symétrique lui confèrent un caractère original. Elle l’est aussi, car ses corolles florales restent fermées à l’ombre et ne s’ouvrent que par beau temps. (photos 14 – 15).

Ces quelques « raretés » vont désormais faire place nette à des fleurs bien plus banales et connues de tout un chacun : crocus, tulipes et autres jonquilles qui annoncent pour de bon l’arrivée du printemps…

Texte et Photos : C. Dirwimmer
christian.dirwimmer@estvideo.fr