15 mars 2011

15 mars 2011

epuis quelques jours maintenant, les premières fleurs commencent à s’épanouir dans les prés, en particulier dans les zones un peu humides où les floraisons sont plus précoces. Deux d’entre elles marquent réellement le réveil du printemps. La primevère (Primila eliator), en belles touffes jaunes, égaye les prairies et les berges des ruisseaux (photos 1-2-3). On ne la confondra pas avec sa cousine, la primevère dite officinale (Primula veris) un peu plus tardive et localisée sur les prés secs et reconnaissable à son coeur orangé à rouge. Les fleurs de « coucou » (ainsi appelées, car elles fleurissent avec le retour de l’oiseau) étaient, ou sont encore cueillies pour leurs vertus médicinales (grippe, bronchite, maux de gorge…).

La primevère est largement accompagnée, voire légèrement précédée par une fleur très banale, croissant en tous milieux, l’anémone des bois (Anemone nemorosa) (photos 4-5-6). L’anémone fait partie d’une famille botanique assez vaste, comportant pour l’essentiel des espèces à floraison précoce (à l’exception d’une variété montagnarde vosgienne estivale). Parmi celles-ci, les coteaux calcaires du Vignoble voient en ce moment fleurir la minuscule, mais très visible hépatique bleue ou rose (Hepatica nobilis), comme ici à Dorlisheim (photos 7-8-9). Comme son nom l’indique, elle était utilisée pour soigner les affections du foie.

La reine de la famille des anémones ne pousse pas non plus à Breitenbach. Sa plus proche station se situe autour d’un château de l’avant-vallée (photo 10). L’anémone pulsatile (Pulsatilla vulgaris) est un bijou d’esthétique ! Elle fleurit sur les terrains très maigres, coteaux calcaires pour l’essentiel, mais se complait également sur le promontoire granitique et ensoleillé de l’Ortenbourg au sol sablonneux particulièrement aride. Elle est remarquable par ses couleurs vives, y compris en son coeur où étamines et pistil sont bien visibles lorsqu’elle est ouverte en plein soleil (photos 11-12-13-14-15). La pulsatile a su développer des stratégies très opportunes : pour ne pas être broutée en ce tout début de printemps, elle s’est rendue très toxique dans toutes ses parties ; pour résister aux nuits encore froides et parfois gélives, ses jeunes pousses sont couvertes d’un épais duvet que l’on distingue aisément lorsqu’il fait frais, ou en utilisant le flash (photos 15-16-17). Cette année, elle était déjà en fleurs fin février à l’Ortenbourg , près d’un mois avant Dorlisheim. La pulsatile connaît une variété montagnarde blanche, bien présente autour du Hohneck (Pulsailla alba) qui fleurit bien sûr plus tard en saison. Les deux espèces ont en commun de produire après fécondation un joli bouquet plumeux (photos 18-19) qui persiste jusqu’à l’hiver suivant et qui ondule au vent, ce qui a probablement valu son nom à la plante (du grec anemos = vent)… et ce qui permet aussi de la repérer pour le printemps suivant…